Dans les hauteurs des Caps du Saint-Laurent,
Je contemple une année à suivre le fil de l’eau.
Le fleuve est large et majestueux
Au loin, les lumières scintillent dans la nuit,
Les falaises qui plongent dans l’eau salée donnent la vertigineuse vision de l’abysse.

Une année à pédaler du gravier, descendre des rivières,
Rejoindre mes pas.
S’épandre dans des méandres, transpercer des déferlantes,
Ramasser de la roche.
Je suis un bassin versant et tout me ramène ici
Au Saint-Laurent et à moi.

Là-haut vers l’Ungava, je me rappelle la taïga,
Des épinettes légendaires et des talles de thé du Labrador odoriférantes.
J’en prends une poignée et j’en infuse des souvenirs.
J’ai la mémoire des Cris et des Inuits, de la loutre et de la pluie
Eeyou Istsche
Nunavik
Le vent me raconte le commencement du monde.

Dans tes pas qui s’enfoncent dans la neige
Les raquettes qui brisent la glace dans un bruit assourdissant
Relève la tête vers les gélivures et le chaga,
Vers la canopée et les cimes.
Regarde l’horizon qui absorbe le glaciel,
Mille nuances de cuivres et d’or.
Contemple le ciel, les nuages sont en train de déplacer les étoiles
Et peint une toile avec une branche d’épinette.

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Je remercie David, Charles-Antoine et Corinne pour les moments passés ensemble dans l’bois dans la dernière année. Je te salue, 2018!

Photo: Charles-Antoine Dupont