À vélo, hormis la ou le cycliste, trois conditions principales dictent la vitesse à laquelle on se déplace. La première est la météo, dont le vent. Malgré la disponibilité de moyennes, il est difficile de planifier son effet. La deuxième est la surface sur laquelle on roule. Sur route pavée, des services comme Google Street View permettent généralement d’en avoir un aperçu. Sur route non pavée, cela est plus difficile et il faut souvent s’en remettre aux journaux de bord d’autres cyclistes, comme on en trouve sur Crazy Guy on a Bike.

La troisième est le relief, et la technologie fait des merveilles dans ce domaine. Les relevés satellitaires disponibles sur des plateformes comme Google Earth permettent d’obtenir des données précises pour tout itinéraire, qu’il soit sur route ou non. Pour ce faire, il suffit de disposer d’un tracé vectoriel au format GPX, KML ou équivalent. L’article Planifier un itinéraire à vélo explore plus en détail cette portion du processus.

D’abord, une montée est mieux décrite par trois éléments : sa longueur, sa pente moyenne et sa pente maximale. Individuellement, ces informations ne donnent qu’un portrait partiel de la réalité. Ce sont tous des éléments calculés automatiquement par les logiciels destinés à cette fin.

Ensuite, on différencie les montées en fonction de ce dont on fait l’ascension. Un mont ou un sommet est une protubérance à partir de laquelle on ne peut que descendre, peu importe la direction vers laquelle on se dirige. Ensuite, un col est un passage en forme de selle qui forme le point le plus haut entre deux sommets contigus. Finalement, il existe des sections ascendantes qui ne forment ni un col, si un sommet. Pour fins de simplicité, toutes ces dénominations sont couramment assimilées à des cols.

Point de selle, ou col – Image de Nicoguaro, Wikimedia
Catégorie des cols

La difficulté d’un col est séparée en six classes. D’abord, les cols non classés, lesquels ne sont pas des cols. Ensuite, les classes 4, 3, 2 et 1, dans cet ordre de difficulté. Finalement, les cols hors catégorie, lesquels dépassent l’échelle de classification.

ClassePointage
Non classéMoins de 35 points
4e catégorie35 à 79 points
3e catégorie80 à 179 points
2e catégorie180 à 249 points
1re catégorie250 à 599 points
Hors catégorie600 points ou plus

Pour classer un col, on peut utiliser la formule Pente_%^2*Distance_km. Puisque la pente est au carré, celle-ci est donc l’élément qui influence le plus le pointage obtenu. Conséquemment, il n’est pas nécessairement souhaitable de mesurer un col de son point bas à son point haut.

Par exemple, si l’on considère un col de 10 kilomètres dont les 5 premiers ont une pente de 2 % et les 5 derniers ont une pente de 6 %. Celui-ci aurait une pente moyenne de 4 % et serait un col de 3e catégorie. En comparaison, si l’on considère seulement les 5 derniers kilomètres, le col passe à 2e catégorie, soit un col plus difficile.

Pour cette raison, il est important de prendre en note la pente maximale en plus de la pente moyenne. De la même façon, regarder le profil d’élévation d’un col offre de précieuses informations. Il est cependant à noter que l’imprécision de l’outil peut causer des erreurs. Par exemple, la route Crowsnest franchit un canyon sur le flanc ouest du sommet Paulson, en Colombie-Britannique. Cela fait apparaître un creux sur le profil d’élévation, lequel fait passer la pente maximale à près de 26 %.

Sommet Paulson, Colombie-Britannique – Adapté de Google Earth

Naturellement, la direction vers laquelle un col est parcouru influence son pointage. Par exemple, en ce qui a trait au sommet Paulson, l’approche ouest est légèrement plus pentue que l’approche est. La première obtient un pointage de 420 points alors que la seconde obtient un pointage de 260 points. Dans les deux cas, il s’agit toutefois d’un col de première catégorie.

Dans le cas du col Cayoosh, en Colombie-Britannique, cette différence est encore plus marquée. Son flanc ouest est classé hors catégorie avec un pointage de 860 points alors que son flanc est est classé première catégorie avec un pointage de 370 points.

Col Cayoosh, Colombie-Britannique – Adapté de Google Earth

Le col Cayoosh est probablement le seul col hors catégorie du Canada. Au Québec, les cols majeurs sont encore plus rares. Sauf erreur, on y compte qu’un seul cols de première catégorie. Celui-ci se trouve sur la route 381 au nord de Saint-Urbain et obtient à peine 270 points.

Col sans nom, route 381 Québec – Adapté de Google Earth

Un second serait situé à la sortie de Baie-Saint-Paul vers Québec, sur la route 138, mais en raison d’une portion descendante à mi-parcours, il s’agit plutôt deux deux cols de deuxième catégorie distincts. De bas en haut, il obtiendrait plutôt 255 points.

Col sans nom, route 138 Québec – Adapté de Google Earth

À Montréal, le Mont-Royal constitue le principal circuit d’entraînement en montée pour les cyclistes. Cela dit, cette ascension de 140 m n’obtient que 110 points, soit un col de 3e catégorie.

Mont-Royal, Québec – Adapté de Google Earth

Aux États-Unis, la situation est cependant bien différente. On y compte les cols hors catégorie et de première catégorie par dizaines, tant dans les chaînes côtières du Pacifique que dans les montagnes Rocheuses. Par exemple, le col du pic Pikes, au Colorado, amasse 1 140 points avec une section de 16,7 km à 8,3 % de pente.

Col du pic Pikes, Colorado – Adapté de Google Earth

En plus de la difficulté du col en tant que tel, il convient également de considérer les effets de l’altitude. Par exemple, au sommet du mont Evans et du pic Pikes, les deux plus hauts cols pavés en Amérique du Nord, la pression d’oxygène est d’environ 60 %. L’ascension de tels cols nécessite non seulement une bonne forme physique, mais également une période d’acclimatation à l’altitude.

Calculateur de catégorie

Tel que mentionné précédemment, calculer la difficulté d’un col nécessite parfois plusieurs itérations. Ce travail peut donc être laborieux. Afin de faciliter cette tâche, j’ai conçu ce calculateur de catégorie.

Celui-ci est compatible avec les valeurs impériales et métriques et ne nécessite que deux points : la position de départ et la position d’arrivée, ainsi que leur altitude respective.

Calcul de la catégorie du pic Pikes – Image par Félix-Antoine Tremblay

Il est à noter que, puisque ce calculateur utilise la plateforme Google Sheets et est accessible publiquement, il est souhaitable d’en faire une copie avant de l’utiliser. En effet, celui-ci est programmé pour effacer les valeurs précédemment entrées dès que le document est ouvert par un utilisateur ou une utilisatrice.

Références

Cols cyclistes de Fabrice – Cotation au carré de la moyenne