Parfois, la progression est plus longue que prévue! Au final, il nous aura fallu 24h pour compléter la traversée complète du Zinalrothorn, dans les Alpes suisses.

Partis du refuge à 3h15, nous avons atteint l’arête sud-ouest vers 7h via un abrupt couloir de neige. De là, nous avons grimpé de nombreux ressauts pour atteindre le sommet culminant à 4221 mètres, vers 17h30. Trop tard pour espérer revenir à la clarté. C’est donc à la frontale que nous avons complété la descente de l’arête nord qui n’avait rien de facile, avec des passages en rasoir et des gendarmes à gravir. À 3h30 nous étions enfin de retour au refuge après 14h d’ascension et 10h de descente.

Cette progression exceptionnellement longue – un record! – a causé un petit émoi au refuge. De notre côté, nous étions entièrement absorbés par la tâche. Quand la seule sortie est au bout de la voie, il faut rassembler toutes ses énergies et patiemment travailler en équipe pour en venir à bout.

Notre sympathique équipe québéco-catalane n’est habituellement pas la plus rapide, mais pas la plus lente non plus. Avoir pris autant de temps, alors que nous n’avons pratiquement pas pris de pauses et avons grimpé en partie en simultané reste un mystère… que nous allons humblement élucider.

L’inconfort déjà oublié, je garde le souvenir du contact absolu avec la montagne et les élements. Voir le soleil se lever et se coucher sur la paroi est un privilège unique. La vue du cirque glaciaire avait quelque chose à la fois fascinant… et de terrifiant!