Nous sommes arrivés
À ce lieu où

Par-delà les pessières
Les mornes reliefs
Et les grands lacs salés
Sur lesquels nous
Déposons notre souffle
Comme l’océan ses embruns

Il ne reste plus de nos statures
Que nos deux pieds
Dans la neige
Effacés par le vent

C’est ici que nous pouvons
Monter la tente
Afin de trouver le repos
Que seuls accordent
La permanente instabilité
Et le mouvement de
Nos transhumances

L’âme contemple ainsi
Les fractures de la banquise
Où se confondent
Nos propres fragilités
Et l’immensité du monde qui
Nous entoure

Ce lieu, où nous
Retournons sans cesse


Blanc-Sablon
Février 2020