Les aventuriers québécois Simon-Pierre Goneau et Samuel Lalande-Markon sont les premiers à rallier le point le plus au sud au point le plus au nord du Québec. Entamée le 1erfévrier 2023, l’expédition a nécessité 15 jours de vélo et 53 jours de ski, pour un total de 91 jours incluant des arrêts dans des communautés. Au total, le duo a parcouru près de 2960 km sur routes isolées, dans la taïga, la banquise côtière et la toundra.

Lire le communiqué officiel

Un exigeant itinéraire de cyclisme hivernal

Simon-Pierre ayant réalisée la portion vélo de l’expédition à l’hiver 2020, Samuel s’est élancé seul le 1er février 2023, en pleine vague de froid. Située dans un boisé en bordure de la rivière Châteauguay, la borne frontalière 720 indique le point le plus au sud du Québec. Le cycliste a eu besoin de 15 jours pour compléter l’itinéraire de 1583 km jusqu’à la communauté Crie de Chisasibi, dans la baie James, en utilisant notamment la route Billy-Diamond (anciennement Route de la Baie-James). La cohabitation parfois difficile avec les véhicules motorisés a représenté la principale difficulté de ce segment, en plus des conditions hivernales et de l’isolement.

Skier l’immensité du Nunavik

À partir du 19 février, Simon-Pierre et Samuel ont entamé un long voyage à ski depuis la Longue-Pointe de Chisasibi. Transportant dans leurs traineaux de 150 livres le nécessaire afin d’assurer leur autonomie dans cette région aux conditions subarctiques et arctiques, le duo a effectué six segments d’une durée de 6 à 11 jours entre les différentes communautés cries et inuites de la baie d’Hudson, pour un total de 1377 km en 53 jours. En plus du défi physique et psychologique, ils ont fait face à de nombreuses difficultés telles que des températures hivernales avoisinant -40 Celsius au thermomètre, de grands vents affectant la visibilité et la navigation, des passages en neige profonde, des glaces fracturées de même que la présence d’ours polaires. Munis une arme à feu et d’une enceinte à détonateur pour la nuit, l’équipe a toutefois croisé seulement des traces du grand prédateur. Pour combler leurs besoins énergétiques tout au long de l’expédition, Simon-Pierre et Samuel ont opté pour une diète représentant environ 6000 calories par jour.

L’essentiel de la partie ski de l’expédition s’est déroulé dans le territoire inuit du Nunavik, lequel représente à lui seul approximativement le tiers de la superficie du Québec. Profitant d’arrêts dans les communautés, l’équipe a participé à différentes activités, notamment des rencontres avec les jeunes dans des écoles.

Le 28 avril 2023, l’équipe a atteint le cap Anaulirvik (Wolstenholme) dans le détroit de Digges, à une trentaine de kilomètres de la communauté inuite d’Ivujivik. Il s’agit du point le plus au nord du Québec et du Nunavik.

Une première à situer dans son contexte

Bien que le Québec soit riche en histoire et récits d’exploration, personne n’avait vraisemblablement rallié jusqu’ici les deux extrémités du territoire. Il faut cependant rappeler que les frontières actuelles, incluant la portion supérieure du Québec, datent de 1912 et émanent de structures colonialistes. Les nations autochtones et inuites ont parcouru ce territoire depuis des millénaires dans des conditions beaucoup plus difficiles que celles que représente une expédition contemporaine. Cette première a donc d’abord et surtout une valeur symbolique.

Une aventure racontée dans un film documentaire

À quatre reprises, une équipe de tournage composée de Marie France L’Ecuyer, réalisatrice, Marc-André Bilodeau, directeur photo et Thibaut Quichon, concepteur sonore, s’est jointe aux membres de l’expédition en vue de réaliser un film documentaire. L’équipe a notamment pu compter sur le soutien de Parcs Nunavik pour les transports motorisés dans le Parc Tursujuq. Autoproduit notamment avec le financement du Conseil des arts du Canada, le documentaire devrait paraitre à l’hiver 2024.

L’expédition récipiendaire de la bourse Expédition de l’année de la Société géographique royale du Canada

En regard au défi qu’elle a représenté et de son potentiel de mieux faire découvrir le territoire québécois et canadien auprès du grand public, l’expédition Transboréale s’est méritée la bourse de l’Expédition de l’année 2023 de la Société géographique royale du Canada.

Un projet d’une telle envergure ne pourrait être réalisé sans le soutien de nombreux partenaires, dont la plupart sont basés au Québec. L’équipe remercie les partenaires suivants : la bière Boréale, Panorama Cycles, Telloc, Happy Yak, Air Inuit, Parcs Nunavik, Gym Sablon, Blivet, Arkel, 7mesh, Wintergreen Northern Wear, Asnes, Intuition Liners et Julbo.

Page de l’Expédition Transboréale
Biographie de Simon-Pierre Goneau
Biographie de Samuel Lalande-Markon

Planification d’entrevues

Samuel Lalande-Markon
info@samuelmarkon.com
514 632-0390